La direction générale d’Algérie Poste a reçu une mise en demeure de la part de la Caisse Nationale de l’Assurance Sociale (CNAS) par le biais d’un huissier de justice, a appris Algérie Part au cours de ses investigations. Cette mise en demeure la CNAS a notifié à la direction générale d’Algérie Poste de procéder au paiement d’un montant de 2,1 milliards DA.
Il s’agit d’une pénalité qui a été infligée par la CNAS à Algérie Poste en raison des retards constatés dans le paiement des cotisations prélevées sur les primes d’intéressement versés durant les trois dernières années, à savoir 2017 ,2018 et 2019, par Algérie Poste à ses salariés. Ces primes sont imposables et soumises aux cotisations sociales prélevées par la CNAS. Or, Algérie Poste ne s’est jamais acquitté de ses cotisations depuis 2017, année à laquelle l’ex-ministre des Télécommunications, de la Poste et des TICS, Imane Houda Feraoun, a installé à la tête de la direction générale d’Algérie Poste Dahmani Abdelkarim, le frère du troublant général-major Zerrouk Dahmani, le premier responsable de la direction de l’action sociale au ministère de la Défense Nationale.
Algérie Poste verse annuellement 150 000 DA comme prime d’intéressement à ses salariés. Rappelons enfin que depuis plus de deux mois, cet important établissement public qui côtoie chaque jour des millions d’usagers algériens n’a toujours pas de…Directeur général ! Et jusqu’à cette heure-ci, personne ne veut assumer la lourde responsabilité de reprendre les règnes d’Algérie Poste, a appris Algérie Part au cours de ses investigations.
Depuis le limogeage d’Abdelkrim Dahmani le 1er septembre dernier, les autorités algériennes n’ont même pas réussi encore à nommer un DG intérimaire. Et pour cause, Baya Hanoufi, celle qui a succédé à Abdelkrim Dahmani, est uniquement une “chargée de gestion”. Baya Hanoufi a elle-même refusé le titre de DG par intérim. Et pourtant, les responsables du ministère de la Poste, des TICS et des Télécommunications lui ont miroité une nomination officielle et une régularisation qui sera décidée plus tard à la suite de l’approbation du gouvernement. “Non, merci ! Je n’en veux pas”, avait répondu Baya Hanoufi.
La Directrice du réseau postal d’Algérie Poste ne veut pas assumer la lourde responsabilité de diriger une Algérie Poste totalement dépassée par la crise de liquidités qui dure encore jusqu’à aujourd’hui et ce depuis l’été dernier, voire depuis le début de la crise sanitaire du coronavirus COVID-19. Face à cette crise lancinante, même le Conseil d’Administration d’Algérie Poste n’a pas tenu la moindre réunion pour essayer de démêler cette situation très complexe qui martyrise les 22 millions d’usagers titulaires de comptes CCP en Algérie.